Déficit et dette: Macron au pied du mur
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Déficit et dette: Macron au pied du mur
Déficit et dette: Macron au pied du mur
Jade Grandin de l'Eprevier Raphaël Legendre
27 mars 2019 à 06h00
Si l’on ne peut que se féliciter de la baisse de 0,6 point des dépenses publiques et de 0,2 des prélèvements obligatoires, l’exécutif aurait tort de pérorer. Le déficit 2019 va s’envoler au moment où la croissance ralentit. Pour le gouvernement, le plus dur reste à faire
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L’Insee a indiqué mardi que le déficit public avait baissé de 0,3 point de PIB en 2018, à 2,5 %. La dette est stabilisée à 98,4 % du PIB. A 1,6 %, la croissance a résisté aux grèves du printemps et à la crise des Gilets jaunes. Le pouvoir d’achat des Français a sensiblement augmenté au quatrième trimestre (+1,1 %) et l’investissement des entreprises s’est maintenu à un niveau élevé (3,9 %).
« Des résultats historiques ! », s’est exclamé le rapporteur du budget à l’Assemblée nationale, Joël Giraud. Diantre ! Certes, l’Insee a notifié mardi un déficit public 2018 meilleur que prévu, à 2,5 % contre 2,7 % inscrits dans la dernière loi de finances. Mais de là à crier victoire, il y a fossé que l’exécutif devrait se garder de franchir. Car si le déficit recule de 0,3 point par rapport à 2017 et s’affiche sous les 3 % pour la seconde année consécutive, la France reste en queue de peloton de la caravane européenne, nos voisins affichant un déficit moyen de 0,8 %. Surtout, 2019 s’annonce comme l’année de tous les dangers en matière budgétaire et sera déterminante pour la suite du quinquennat.
Des points positifs sont à souligner. Les dépenses, par exemple, ont progressé un peu moins vite que l’inflation l’année dernière. Résultat : le taux de dépenses publiques recule de 0,6 point, à 54,4 % du PIB. Bercy peut remercier les collectivités locales qui continuent de mettre la pédale de frein sur les frais de fonctionnement, ainsi que les acteurs de la santé qui ont largement participé à cet effort. Merci aussi à la bonne tenue de la croissance qui, malgré les grèves du printemps et la crise des Gilets jaunes, a plutôt bien résisté avec une progression du PIB à 1,6 %, supérieure de 0,1 point par rapport aux dernières prévisions.
Il faut dire que, dopée par la baisse des prélèvements qui ont reculé de 0,2 point de PIB l’année dernière grâce à la suppression de la première tranche de la taxe d’habitation et les baisses de cotisations salariales, le pouvoir d’achat des Français, même s’il décroît d’une année sur l’autre (+1 % en 2018 contre +1,4 % en 2017), a nettement rebondi en fin d’année (+1,1 % sur le seul quatrième trimestre). Une progression qui continuera de plus belle cette année avec 11 milliards d’euros de mesures « Gilets jaunes » annoncées en fin d’année… mais toujours pas financées.
Croissance à crédit. Et c’est là que le bât blesse. Si Gérald Darmanin et Bruno Le Maire se sont empressés de louer « la crédibilité de la stratégie du gouvernement pour améliorer les comptes publics », le plus dur reste à venir. Car pour l’heure, la croissance française est dopée à crédit. Le moteur du pouvoir d’achat n’est pas alimenté par le carburant des gains de productivité, mais par un additif artificiel de dépense publique, qui reste non financé. Un dopant bienvenu au moment du ralentissement du cycle, mais qui va sérieusement compliquer l’équation budgétaire pour 2019.
C’est un parcours semé d’embûches qui attend Gérald Darmanin et Bruno Le Maire cette année. Entre la transformation du CICE en baisse de charges qui va coûter une vingtaine de milliards d’euros aux caisses de l’Etat, les 9 milliards d’euros de mesures Gilets jaunes toujours non financées, la sortie du Grand débat dont on ne sait toujours pas ce qu’il coûtera et le ralentissement des croissances française, européenne et mondiale ; le déficit va exploser cette année. Fin 2018, Gérald Darmanin a évoqué le chiffre de 107,5 milliards d’euros devant les députés. La banque de France l’a estimé à 3,2 % du PIB. Il pourrait aller au-delà. Et ce sera à l’Etat de le prendre en charge.
Car l’année 2019 sera aussi celle de la bascule en matière de nature des efforts. Tenues en bride courte par l’Etat, les collectivités locales dégagent un excédent depuis trois ans (+2,3 milliards en 2018). La Sécurité sociale a de son côté considérablement réduit son déficit, à 1,2 milliard d’euros en 2018, après 5,1 milliards d’euros en 2017, et devrait atteindre l’équilibre cette année grâce aux efforts des retraités et des acteurs du système de santé. Ne reste donc plus que l’Etat.
Or, si le déficit public baisse dans son ensemble, celui de l’Etat a continué de progresser à 69,9 milliards d’euros en 2018, contre 66,1 milliards un an plus tôt. Son besoin en financement a grossi de 3,8 milliards d’euros, alors que celui de la Sécurité sociale s’est réduit de 5,4 milliards d’euros et celui des collectivités locales de 700 millions d’euros.
Année pivot. « C’est vrai que 2019 est une année pivot, reconnaît un ministre. Mais cela ne doit pas nous empêcher de continuer notre travail pour tenir nos objectifs, tant en matière de baisse de la dépense publique que des prélèvements obligatoires ». Dans son programme de rétablissement des comptes publics, Emmanuel Macron a toujours fait porter le gros de l’effort sur la réduction de la dépense en fin de quinquennat (2020, 2021 et 2022). Plusieurs réformes importantes sont censées répondre à ce défi.
A commencer par le projet de loi sur la fonction publique, présenté ce mercredi par le secrétaire d’Etat Olivier Dussopt en conseil des ministres. Le texte se veut comme une boîte à outils pour la transformation des administrations, mais doit surtout servir à faire gagner les services en souplesse et en agilité en renforçant l’usage des contractuels et en favorisant les départs volontaires. Olivier Dussopt maintient que l’objectif de 120 000 suppressions de postes de fonctionnaires, dont 50 000 sur la seule fonction publique d’Etat, est « atteignable ». A raison de 30 000 euros en moyenne par poste, 3,5 milliards d’euros d’économies pourraient être dégagés.
Autre chantier : la réforme de l’assurance chômage qui devrait permettre d’économiser au moins un milliard d’euros par an d’ici à trois ans, espère le gouvernement qui vient de reprendre les rênes du projet après l’échec des négociations entre partenaires sociaux.
Attendu cette année grâce à la mise en place du prélèvement à la source, le paiement en temps réel des APL (et non basé sur les revenus de l’année n-2 comme aujourd’hui) devrait enfin permettre de réaliser un milliard d’euros d’économies supplémentaires à l’État. Sans compter la réforme de l’assurance retraite qui sera dévoilée en fin d’année par Jean-Paul Delevoye. Une réforme censée apporter d’abord et avant tout de la lisibilité en unifiant les 42 régimes de retraites, mais qui pourrait au final déboucher sur quelques milliards d’euros d’économies à plus long terme, si l’âge de départ ou la durée de cotisation venaient à être touchés.
Au-delà de 2019, plusieurs incertitudes risquent de peser lourd sur l’équation budgétaire en fin de quinquennat. Des incertitudes que l’exécutif devra lever cette année, comme le maintien ou pas de l’interruption de la hausse de la taxe carbone qui pourrait coûter dix milliards d’euros de manque à gagner d’ici 2022, ou la suppression de la taxe d’habitation pour les 20 % les plus riches qui représente 7 milliards d’euros non financés. « Le gouvernement renoncera-t-il complètement à son objectif de réduction des dépenses publiques ? », interroge Mathieu Plane, économiste à l’OFCE. Les premières mesures attendues fin avril à l’issue du Grand débat donneront une première indication.
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ledevois- Messages : 21434
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Re: Déficit et dette: Macron au pied du mur
27 mars 2019
Je suis responsable de ce que j'écris, pas de ce que tu comprends
Re: Déficit et dette: Macron au pied du mur
Nadou a écrit:27 mars 2019
Si ça évolué en bien , ne vous privez pas de le dire --
Notre vie est un voyage constant, de la naissance à la mort, le paysage change, les gens changent, les besoins se transforment, mais le train continue. La vie, c'est le train, ce n'est pas la gare.
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